On a testé les premiers « bus sans chauffeur » qui vont circuler en France !

On vous raconte…

Correspondance, Cyril MICHAUD. Ouest France

Ce jeudi 27 février, deux de ces mini-bus intelligents, qui roulent sans chauffeur, sont inaugurés dans la Drôme. Ils transporteront, dès le mois de mars, leurs premiers passagers, sur route ouverte, autour de la gare de Valence TGV. C’est une première en France et même en Europe. Si des navettes autonomes ont déjà été testées en France, la société Beti inaugure ce jeudi 27 février 2025 une ligne avec des navettes de deuxième génération, capables de rouler sur route ouverte à 40 km/h. Inspirés de ce qui se fait au Japon ou encore à San Francisco, aux États-Unis, deux minibus autonomes vont circuler autour de la gare de Valence TGV (Auvergne-Rhône-Alpes) et du parc d’activité technologique Rovaltain qui compte 190 entreprises et 2 800s.

« J’ai halluciné »

Concrètement, les minibus conçus par la start-up chinoise WeRide et son partenaire Renault et exploité par le drômois Beti effectueront une boucle de 3,3 kilomètres entre la gare, les parkings, les entreprises et le restaurant.

« Ces minibus pourront être utilisés gratuitement par tous les usagers SNCF et les salariés des entreprises », précise Benjamin Beaudet, directeur général de Beti. Ces derniers semblent impatients de pouvoir utiliser ce nouveau service. « Quand j’ai vu la navette sans chauffeur passer devant moi, j’ai halluciné. Je continuerai de marcher le midi pour aller manger, mais les jours de pluie ou de grand froid, j’en profiterai », confie un salarié à l’entrée du restaurant interentreprises.

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En effet, les navettes sont équipées de quinze caméras (des capteurs LiDAR – un mix entre sonar et radar) capables de voir tout ce qu’il se passe à 360°, dans un rayon de 250 mètres. Concrètement, cela signifie qu’ils peuvent gérer seuls – dans le respect du Code de la route – toutes les situations de conduite (un piéton qui traverse sans regarder, un véhicule garé en double file, une branche d’arbre qui dépasse sur la route, etc.) dans un périmètre prédéfini, avec supervision à distance, et sans opérateur à bord.

Au total, le dispositif a nécessité un investissement de 700 000 euros, précise Benjamin Beaudet. Il devrait transporter une centaine de personnes quotidiennement, à raison d’une rotation toutes les quatre minutes environ. Dans un premier temps, les « hyperviseurs » (d’anciens chauffeurs reconvertis) seront présents dans les minibus afin d’accueillir les usagers. À terme, ils pourront gérer entre quatre et six véhicules depuis le centre de surveillance.