« On ne veut pas devenir un désert ferroviaire ! » manif’ du 1er mars
Environ deux cents personnes ont manifesté ce samedi 1er mars pour la défense de la ligne TER Guéret-Felletin. Après une première mobilisation à Aubusson, les élus sont montés au créneau en bloquant symboliquement le train de midi pendant quelques minutes.
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France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter « Société ». Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. 11h57, le TER Guéret-Felletin entre en gare. Sur le quai de la gare de Guéret, une ribambelle de drapeaux et de sifflets l’attend de pied ferme. Sitôt le train immobile, une marée d’écharpes tricolores se déverse sur la voie pour bloquer son départ. C’est l’image forte de cette deuxième journée de mobilisation après l’annonce de la suspension de cette petite ligne à l’été prochain.
Parmi les élus descendus sur les rails en signe de protestation, Marie-Françoise Fournier, la maire de Guéret, qui a pris la parole devant les quelque deux cents manifestants. « C’est la seule ligne qui dessert la sous-préfecture, la Cité de la tapisserie, le lycée des métiers du bâtiment de Felletin et c’est un symbole fort du désengagement de l’État et de la SNCF sur nos territoires ruraux », déplore-t-elle.
Présents également, de nombreux édiles de petites communes traversées par cette ligne, comme Benjamin Simons, le maire de Gentioux-Pigerolles.« On paye aussi le fait d’avoir beaucoup investi sur des lignes à grande vitesse pour relier des grandes métropoles, au détriment des espaces ruraux », analyse-t-il.
Mobilisation transpartisane
Une mobilisation transpartisane, réunissant des élus de droite comme de gauche. Un absent toutefois pointé par les manifestants : l’actuel député UDR, Bartholomé Lenoir. On ne veut pas devenir un désert ferroviaire. C’est un appel à la mobilisation générale qui traverse beaucoup de formations politiques.
Jean-Jacques Lozach
Sénateur PS de la Creuse
« C’est une marque de la Creuse : on fait fi des engagements des uns et des autres quand il s’agit de lutter pour notre territoire » abonde Valérie Simonet, la présidente LR du Conseil départemental.
Selon elle, la fermeture de cette ligne annihilerait les efforts du Département pour rendre le territoire plus attractif. “Pour accueillir de nouveaux habitants, de nouveaux télétravailleurs peut-être, il nous faut absolument des moyens de mobilité rapides pour aller vers les grandes villes, rappelle la présidente du Département. Il n’y aura pas de TGV demain, mais on revendique le fait d’avoir ces petites lignes !”
On parle de décarbonation, mais on veut arrêter cette ligne de chemin de fer pour mettre des bus sur les routes. Ça n’a pas de sens.
Stéphane Ducourtioux
Maire (DVG) d’Aubusson
À 13 h 30, plusieurs élus embarquent à bord du train. Parmi eux, le maire d’Aubusson, qui voit dans cet abandon un très mauvais signal envoyé pour la transition écologique. « C’est important de défendre cette ligne-là pour l’avenir de nos enfants et de la planète », martèle-t-il.
La pétition en ligne contre la fermeture de la ligne Guéret-Felletin a d’ores et déjà récolté plus de 23.000 signatures.